Il existe de nombreux articles reprenant les différents principes du Design Thinking, et mettant en avant leurs avantages. L’enjeu est alors de réussir à mettre en place ces nouvelles pratiques, et à la faire adopter par ses collaborateurs. Néanmoins, il y aura toujours, dans chaque équipe, des membres plus difficiles à convaincre : ainsi, le cas du collègue que les nouveautés rebutent, ou encore celui qui sait mieux que ses partenaires, sans parler du timide qui peinerait, par discrétion, à se démarquer pour faire valoir les principes du Design Thinking.
En un mot, Il existe de nombreux facteurs qui rendent difficile l’insertion du DT dans la problématique managériale d’une société.
Quel est l’état d’esprit à incarner , et à proposer pour parvenir à mettre en place une démarche de Design Thinking au sein d’une entreprise ?
Quelles postures amélioreront la capacité de vos collaborateurs à s’affirmer, mais aussi à s’écouter suffisamment, afin d’obtenir une collaboration plus fructueuse ?
1. Interrogez-vous sur vos objectifs : pourquoi souhaitez-vous mettre en place le Design Thinking au sein de vos méthodes de travail ?
Bien évidemment, la réponse à cette question ne doit pas consister en une volonté d’être à la mode, ou de porter préjudice à des collègues aux méthodes vieillissantes. Si vous savez exactement pour quelle(s) raison(s) vous souhaitez apporter les principes du Design Thinking au travail, il vous sera plus facile de défendre votre point de vue, et surtout de savoir par où commencer, et éventuellement d’opérer une sélection parmi les principes du DT qui vous intéressent. Ainsi, comme l’indique l’un des principes fondamentaux du Design Thinking, il est nécessaire de vous poser la question « Pourquoi », suite à quoi, vous serez en mesure de concevoir clairement vos problématiques de travail, et les réponses que vous apportez à celles-ci.
Attention : le DT n’est pas fait pour toutes les structures, et ne fonctionnera qu’en vertu d’une culture d’entreprise ouverte et intéressée, et d’une certaine propension à la bienveillance et à l’épanouissement.
2. La suspension du jugement : ouvrez votre esprit et celui des autres
Grand principe de philosophie, la suspension du jugement, également appelée « mise entre parenthèses », est la qualité de tous les sages ayant jamais existé. Le but est de se débarrasser au mieux de ses idées pré-conçues, des ouï-dires, des aversions populaires, etc…pour percevoir une idée le plus objectivement possible, et dégager le point de vue rendant possible une omniscience optimale.
Ainsi, il est nécessaire que vous oubliiez vos à-priori pour pouvoir comprendre clairement quels sont les avantages et les inconvénients de chaque proposition, et comment celle-ci pourrait faire avancer le projet. Pour y parvenir, il peut être fructueux de faire intervenir une tierce partie comme un médiateur de confiance, qui vous guidera sur des problématiques pertinentes, et remettra en question certains a priori de manière naturelle et sans conflit d’intérêt.
Remarque : cette suspension ne tient pas qu’aux idées toutes faites, mais également à votre poste et à votre niveau hiérarchique au sein de l’entreprise, vous devez comprendre que vous n’êtes pas qu’un pion et que vos idées ont autant de valeur que celles de n’importe quel autre employé de l’entreprise.
3. La suspension du jugement : mettez vos collaborateurs en confiance
La suspension du jugement doit également être prise à la lettre dans la temporalité des opérations : il faut convenir que les brainstormings et autres ateliers d’idéation soient débarrassés de toute critique ou de toute prise de position avant un certain laps de temps. L’émission d’idées dure plus longtemps, et ce n’est que quelques jours, voire quelques semaines plus tard, que vous donnez le top pour l’émission de critiques, positives ou négatives, au sujet des propositions émises. Le but étant que chacun émette ses différentes idées sans craindre le courroux du jugement, et parvienne à se départir de ses inhibitions pour être le plus productif possible, et pour proposer des idées à haute teneur en originalité. Il vous faut parvenir à créer un espace de sécurité émotionnelle où chacun se sentira libre de proposer ses idées originales.
Ce dont il faut se souvenir, c’est que la source de l’inhibition est souvent émotionnelle plutôt que rationnelle. Ainsi vous pouvez susciter le partage et l’ouverture d’esprit de vos collaborateurs grâce à une limitation et à un recalibrage de la teneur des contenus critiques.
Pour cela, il est véritablement important que vous ne laissiez aucun collègue franchir les limites des principes du Design Thinking : il y a un temps pour tout, et il convient de ne pas mélanger la partie « brainstorming » et la partie « critique », qui doivent être totalement dissociées, sans quoi, la timidité et la discrétion de vos collaborateurs reviendront en puissance.
4. La suspension du jugement : développez les phases d’idéation
Enfin, il convient de reconnaître qu’un brainstorming n’est pas toujours efficace dans la mesure où les pistes partent souvent dans une seule direction, et où la réunion est en général clairement circonstanciée dans un cadre précis : il n’y a que peu d’émission d’idées originales et innovantes. La plupart du temps, il s’agit d’échanges autour des détails techniques de la conception d’un projet, qui ne donnent pas véritablement de valeur ajoutée au brainstorming, et ont tendance à éluder les idées sortant du contexte créé autour de la tournure qu’a pris la réunion.
Le Design Thinking prétend résoudre cette problématique en mixant les équipes (voir notre article « 5 conseils pour s’assurer d’intégrer le Design Thinking au service de la stratégie de votre organisation »), mais également en faisant durer les brainstormings sur plusieurs jours, voire sur plusieurs semaines. le but est alors de laisser les subjectivités sortir du cadre restreint du travail et de leurs préoccupations du jour pour accéder à des idées plus innovantes, et à des états d’esprit plus créatifs, qui donneront une véritable plus-value au brainstorming.
5. Imprégnez-vous de connaissances : soyez maître en la matière de votre projet
Au commencement de chaque nouvelle mise en place d’un projet, soyez sûr de regorger de connaissances relatives au dit projet. Intéressez-vous et renseignez-vous au maximum afin d’inspirer confiance à vos collaborateurs et de fédérer autour de vos méthodes de travail. Etablissez une cartographie des connaissances minimales pour parler du sujet. Définissez simplement les termes techniques et offrez leur une signification concrète. Plus vous en saurez, et plus vous deviendrez le référent de la conception en question. Le but est que ce soit vers vous que vos collègues se tournent lorsqu’ils ont une question ou un doute, et que vous puissiez, à ce moment donné, faire appliquer aisément les principes du Design Thinking.
Libre à vous alors de structurer les brainstormings et de conseiller vos collaborateurs sans pour autant vous faire mal voir.
6. Appliquez au maximum la testabilité : profitez de n’importe quelle opportunité pour mener des essais
Les principes du Design Thinking préconisent également de tester promptement chacune des idées émises afin de pratiquer le Fail Fast (lien vers l’article précédent). Ainsi, il est de votre devoir de saisir la moindre opportunité pour mettre en place les phases de test et vous exercer. Même les plus petits challenges peuvent constituer une bonne occasion de s’essayer au Design Thinking. Et qui sait, c’est peut-être sur un créneau malentendu que vous trouverez le moyen génial de mettre en place un projet ?!
En espérant que ces 6 conseils vous aideront à mettre en place les grands principes du Design Thinking dans la cordialité et l’harmonie. S’il peut parfois sembler difficile de changer les choses au travail, n’oubliez pas que la compréhension et l’empathie restent les meilleurs leviers de la communication. C’est le coup de pouce que l’on propose chez klap.io, nous sommes spécialisée dans l’accompagnement des entreprises, pour vous permettre de mettre en place des mécanismes de travail innovants et productifs qui procureront agilité et dynamisme à votre société.